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Libération

Décharge interdite sur l'orbite

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Un rapport sur ""l'éthique de l'espace"" prône la création d'une législation internationale.
publié le 12 juillet 2000 à 3h02

Trente-cinq millions de débris tournent autour de la terre. Ces déchets de la conquête spatiale sont pour l'essentiel de très petite taille et seule une poignée d'entre eux (9 000) font plus de dix centimètres de long. Mais ils posent un vrai problème. "En l'espace d'une quarantaine d'années, plus de 20 000 tonnes de matériaux ont été mises en orbite; 4 500 tonnes le sont encore", affirment les auteurs d'un rapport sur "l'éthique de l'espace extra-atmosphérique". "Les techniques spatiales [...] sont devenues une source de pollution", constatent-ils. Comment gérer ces déchets? C'est l'une des questions que se sont posées les experts réunis depuis 1998 par l'Unesco et l'Agence spatiale européenne (ESA) pour plancher sur les questions d'éthique.

Présenté par le professeur Alain Pompidou et l'ancienne présidente d'Islande Vigdis Finnbogadottir, leur rapport a été rendu public lundi à Paris (1). S'il défriche le terrain sur la question des déchets, la surveillance électronique, l'accès aux informations pour les plus pauvres ou l'utilité des vols habités, ce premier document du genre souffre d'une grande faiblesse. "Nous avons laissé les problèmes militaires en dehors de notre champ d'investigation", reconnaît Alain Pompidou, s'interdisant du coup de s'interroger sur l'usage que les généraux font de l'espace. Les satellites espions du système Echelon ou le projet américain de bouclier antimissiles NMD sont hors sujet.

L'espace devrait être proclamé "territoire scientifique à la disp