En dix ans, ils sont devenus les ingrédients vedettes des recettes cosmétiques, les composants incontournables des crèmes hydratantes, exfoliantes ou antirides actuellement mises sur le marché. Et le motif de plusieurs milliers de plaintes qui s'accumulent sur les bureaux de la Food and Drug Administration, l'agence américaine de sécurité alimentaire et sanitaire. Car les alpha-hydroxy-acides (AHA), dits acides de fruits en langage marketing, exerceraient un pouvoir un peu trop décapant dans certaines formulations. Résultats: irritations de la peau et augmentations de la sensibilité au soleil.
Sollicité par l'Allemagne et quelques autres Etats membres, le comité scientifique pour les produits cosmétiques de la Commission européenne vient à son tour d'être chargé du dossier. «Nous manquons encore de données solides sur le sujet pour pouvoir émettre un avis, explique Antoon Van Elste à la Commission. Nous attendons donc les dossiers scientifiques des industriels et des chercheurs impliqués pour nous prononcer.»
Ils tardent à arriver, mais certaines études et des premiers résultats sont déjà disponibles. Venus d'outre-Atlantique, ils s'intéressent surtout aux effets de l'acide glycolique (tiré de la canne à sucre) et de l'acide lactique (extrait des fruits rouges, du miel ou du petit lait). Deux AHA spécialisés dans le traitement des verrues et reconvertis en embellisseur de teint. «A certaines concentrations, ces produits dissolvent les colles qui unissent les cellules de la cou