Le cataclysme remonte aux derniers temps des dinosaures, il y a 70 millions d'années. Une explosion à la surface d'une étoile dont l'énergie instantanée équivaut à celle produite par le Soleil en 10 000 ans. Une Stella Nova, disent les astronomes, reprenant les termes latins utilisés par Tycho Brahé ou Kepler lorsqu'ils apercevaient une nouvelle lueur dans le ciel et croyaient à la naissance d'une nouvelle étoile. Dans notre galaxie, la Voie lactée, de telles explosions visibles à l'oeil nu surviennent au rythme d'une tous les deux à trois ans. Mais là, c'est après un voyage de 70 millions d'années-lumière (le diamètre de notre galaxie est d'environ 100 000 années-lumière) que quelques photons émis lors de ce cataclysme cosmique ont frappé le miroir du VLT le Very Large Telescope installé par l'observatoire européen Austral (ESO) au Chili, sur le mont Paranal. Permettant au VLT de réaliser la plus lointaine observation d'une nova (1) jamais réussie, a fièrement annoncé l'ESO en fin de semaine dernière.
La naine et la géante. Malgré son nom, une nova n'a rien à voir avec l'apparition d'une nouvelle étoile. Ces bouffées d'énergie qui multiplient par 10 000 à 100 000 la luminosité d'un tel astre témoignent en fait d'un nouveau choc dans les relations tumultueuses d'un couple stellaire; deux étoiles
qui tournent l'une autour de l'autre à un million de kilomètres de distance seulement, alors que la Terre est à 150 millions de kilomètres du Soleil.
L'une est une naine blanche