On pensait depuis vingt ans que le fer apporté par le vent régulait la croissance du phytoplancton océanique. Donc son rôle de croqueur du carbone atmosphérique, et par là de régulateur de l'effet de serre. L'avis de décès de cette idée est paru hier dans la revue Nature (1), signé du géologue Paul Loubere, de l'université de l'Illinois (Etats-Unis).
Climat. Toutes les prévisions climatiques à long terme sont fondées sur des calculs de la concentration de gaz carbonique (CO2) dans l'air. Ce CO2, issu de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz, constitue en effet la principale pollution. Or les calculs en question ne peuvent s'opérer sans une bonne connaissance du cycle naturel du carbone. C'est là que le phytoplancton se lie à l'effet de serre accentué par la pollution atmosphérique et donc, au réchauffement planétaire qui devrait s'ensuivre. Il puise en effet son énergie, comme les plantes terrestres, dans la photosynthèse qui lui permet d'utiliser le carbone de l'air préalablement dissous dans l'eau de mer. Après la mort du plancton, une part de ce carbone finit toujours au fond de l'océan. Plus il y a de phytoplancton, plus cette pompe à carbone est intense, moins l'effet de serre est fort, et inversement. Question: qu'est-ce qui contrôle, et contrôlera, la productivité du phytoplancton? Depuis vingt ans, l'hypothèse du déficit en fer qui bloquerait la croissance du plancton menait la danse. Une hypothèse logique pour les biologistes habitués à chercher le «facteur