La question s'est posée soudainement à la fin novembre 1998, lorsque la société Geron Corporation et une autre équipe privée de chercheurs américains menée par James Thomson sont parvenues à cultiver dans des tubes à essais des cellules souches humaines embryonnaires. Ces cellules pluripotentes (capables de donner des cellules de muscle, de sang, de coeur, de nerf et autres) peuvent ainsi servir de matériel à la médecine régénérative.
La technique soulevant des problèmes éthiques importants sur l'utilisation et le statut des embryons humains, fallait-il autoriser ou pas la recherche publique à conduire de tels travaux? En France, il existait déjà une loi pour l'interdire. Pas aux Etats-Unis. Le gouvernement fédéral avait trouvé une parade: en l'absence de loi interdictrice, il refusait de subventionner les recherches sur les cellules souches pluripotentes embryonnaires humaines. Sans financement, pas d'études possibles.
«Jusqu'à nouvel ordre, les fonds et les équipements du National Institute of Health (NIH) ne doivent pas servir à financer les recherches qui utilisent les cellules souches pluripotentes dérivées de tissus humains foetaux ou d'embryons humains», rassurait, le 28 avril, le NIH, l'équivalent américain de l'Inserm. Mais de nouvelles instructions ont été données hier. Après de nombreuses interventions de l'ancien patron du NIH et l'avis favorable émis par le Comité national d'éthique américain en juin, l'administration Clinton a révélé à quelles conditions elle acc