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Un sixième sens dans le nez humain

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Un gène, qui coderait les récepteurs de phéromones, a été localisé.
publié le 29 août 2000 à 3h47

Les chercheurs l'appellent le sixième sens. Parce qu'il permet, aux insectes et à certains mammifères, de détecter les phéromones ­ molécules chimiques inodores mais hautement influentes ­ et de réagir aux messages sexuels ou agressifs a priori imperceptibles qu'elles transmettent. «Jusqu'alors, aucune phéromone n'a été formellement identifiée chez l'homme», rappelle Benoît Schaal, chargé de recherche au laboratoire du comportement du CNRS à l'Inra de Tours.

Pourtant, des neurogénéticiens américains viennent de découvrir et de prouver que l'homme a bien dû y être sensible. Et qu'il l'est peut-être même encore (1).

En comparant la centaine de gènes qui codent les récepteurs sur lesquels viennent se fixer les phéromones dans le nez de la souris à l'ensemble du patrimoine génétique humain, ils ont remarqué quelques similitudes. Huit gènes exactement dont sept ne paraissent plus fonctionnels, même s'ils ont pu l'être à une époque où l'homme et la souris n'étaient pas si éloignés. Reste un gène humain VRL1, qui serait exprimé dans la muqueuse nasale, soit à l'endroit exact où il est attendu s'il doit servir à capter une de ces odeurs non perceptibles. Lui ressemble étrangement à l'un de ceux qui, chez la souris, gouvernent le fonctionnement des récepteurs de phéromones.

«Cela montre qu'il existe une certaine conservation dans la détection de molécules olfactives, commente Benoît Schaal. Mais ce n'est là que le tout début de la chaîne. Il faut maintenant savoir à quel type de neurone