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Libération
Interview

«Il faut courir le risque de se tromper»

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publié le 31 août 2000 à 3h51

Geneviève Berger a été nommée hier directrice générale du CNRS. Elle souhaite un CNRS «audacieux».

Avec quels objectifs prenez-vous la tête du CNRS?

Parmi les chantiers prioritaires, je vise la mise en valeur de l'interdisciplinarité, l'un des atouts reconnus du CNRS, la qualité de sa recherche fondamentale, une attention soutenue à l'évaluation des chercheurs et des laboratoires, une autonomie accrue pour les jeunes chercheurs. Je tiens également à impulser un partenariat effectif avec les universités et les autres organismes de recherche, comme l'Inserm (santé), le Commissariat à l'énergie atomique ou l'Inra (agronomie). Le CNRS doit garder sa capacité d'initiative, je ne braderai pas la «maison», mais je l'ouvrirai plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Je souhaite un CNRS audacieux, capable de faire des paris sur des jeunes et des thématiques nouvelles, il faut courir le risque de se tromper et ne pas se contenter de suivre ce qui se fait ailleurs.

Le ministre de la Recherche, M. Schwartzenberg, a réaffirmé que les sciences du vivant sont une priorité pour le CNRS. Aurez-vous les moyens de l'établir sans diminuer les ressources des autres disciplines?

Cette priorité se traduira par des affectations budgétaires et l'utilisation de recrutements supplémentaires dès 2001 pour les sciences de la vie et les technologies de l'information. Mais cette priorité doit également vivre à travers un dialogue constant entre les disciplines scientifiques, comme j'ai pu le vérifier dans ma propre