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Libération

Le robot, génération spontanée.

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Un logiciel simule l'évolution de machines cybernétiques avant de les fabriquer.
publié le 1er septembre 2000 à 3h54

Projetons-nous en l'an 2020. Une pression de bouton, quelques minutes à regarder l'ordinateur afficher des hiéroglyphes. Quelques heures ensuite, à suivre l'activité frénétique de machines futuristes. Un bref signal sonore, et voilà un robot flambant neuf ­ inspiré par cinquante millions d'années de mutations pseudo-biologiques ­ capable de tondre la pelouse sans écorcher les orchidées. Plus loin de là, sur Mars, une sonde débarque une usine miniaturisée et un stock de matières premières, destinées à produire des robots d'exploration que les ingénieurs de la Nasa découvriront en même temps que le public.

Retour en arrière. Année 2000. Un étrange robot, assemblage de tubes articulés, déambule maladroitement sur une table. Le premier robot entièrement conçu à partir de rien, «from scratch» dans le jargon high-tech. Une machine fabriquée sans aucune intervention humaine, ou presque. C'est l'un des trois robots conçus par Jason Pollack, ou plus exactement à partir des idées de ce chercheur de l'université de Brandeis, dans le Massachusetts (Etats-Unis).

Prototypes. L'être cybernétique n'a pas encore de petit nom. Mais il est le fruit de six cents générations de mutations «génétiques». Sans qu'un chercheur zélé ait pris le temps de fabriquer, année après année, des robots toujours mieux adaptés à la tâche qu'on leur a assignée. Tout s'est passé dans le cerveau électronique d'un ordinateur, où la puissance du silicium comprime les jours, les mois et les années en fractions de second