Les chercheurs du laboratoire CNRS de recherche orthopédique lui ont promis une atmosphère quasi tropicale, une température à 37 °C particulièrement constante. Mais le corail blanc marin, du genre Porites habitué aux lagons, risque quand même d'être très dépaysé. Coincé entre deux bouts d'os humains, la barrière de corail de Nouvelle-Calédonie va lui sembler loin. Hervé Petite et son équipe espèrent en faire le prochain matériau de choix pour la reconstruction de pertes osseuses massives (1). Car si la plupart des fractures se réparent spontanément, «nous sommes parfois confrontés à des traumatisés qui ont perdu une portion d'os, voire un os entier, après un cancer par exemple», explique Laurent Sedel, chirurgien orthopédique à l'hôpital Lariboisière de Paris. «Pour l'instant, il est difficile de trouver des matériaux de remplacement valables».
Tolérance. Or, «l'architecture du squelette de corail Porites est très propice à la repousse osseuse», explique Hervé Petite. Si toutes les espèces de coraux ne sont pas utilisables, le Porites a des propriétés uniques: une composition à
base de carbonate de calcium, facilement résorbable au cours du temps; une bonne résistance à la compression; un réseau de pores connectés les uns aux autres, où les vaisseaux sanguins peuvent pénétrer facilement. Et «bizarrement, une assez bonne tolérance par le système immunitaire de l'homme», ajoute Laurent Sedel.
Mais, greffé seul sur un os gravement endommagé, le corail ne répare rien. Les chercheur