Vagues de chaleur, tempêtes, inondations, sécheresses, cyclones... Les colères du temps sont redoutables. Dix mille morts pour le cyclone Mitch en Amérique centrale en 1998. Des dizaines de milliers de paysans cambodgiens et vietnamiens qui fuient en ce moment leurs villages face au Mékong en crue. Et les orages meurtriers qui ont touché le sud de la France lundi, ravivant les plaies ouvertes par les tempêtes de décembre. Faut-il y voir une conséquence de l'élévation de la température moyenne du globe d'environ 0,6°C depuis un siècle ? Ce réchauffement engendre-t-il plus de catastrophes ou des événements plus violents ?
Printemps précoce. Pas vraiment, répond une brochette de climatologues dans la revue Science (1) en tentant de faire le point sur le passé et le futur des cataclysmes météorologiques.
L'augmentation de température explique certes que la météo printanière arrive plus tôt à la fin du siècle qu'au début. Onze jours d'écart, par exemple, dans le nord-est des Etats-Unis entre les années 1990 et la décennie 1950. Mais côté cataclysmes, il est très difficile de déceler des tendances mondiales. Certaines régions, comme les Etats-Unis, montrent bien une légère augmentation des épisodes de pluies violentes. Mais d'autres, comme l'Afrique de l'Est, subissent une tendance exactement inverse. Pour le sec, c'est pareil. Dans la seconde moitié du siècle, «rien n'a égalé les sécheresses des années trente aux Etats-Unis». Alors que la Chine subit des sécher