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Libération

Cobalt et lithium au secours de la batterie

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par Catherine PAGAN
publié le 4 octobre 2000 à 5h02

Il y a deux sortes de batteries: celles qui ont une forte capacité et qui se dégradent vite, et celles qui résistent à l'usure et délivrent peu d'énergie. A Amiens, des chercheurs pourraient avoir trouvé le bon compromis. Ils s'en expliquent dans Nature. (1)

Une batterie est constituée de deux électrodes, l'anode (le -) et la cathode (le +). Elles baignent dans un électrolyte qui laisse circuler des ions (un atome amputé d'un ou plusieurs électrons). En gros, c'est la migration d'ions d'une électrode à l'autre qui crée le courant électrique et le mécanisme inverse qui recharge la batterie.

Forte réaction. La piste explorée par le Pr Tarascon à l'université d'Amiens s'appuie sur une anode en oxyde de cobalt et une cathode à base de lithium. Si le lithium est le matériau vedette du moment chez les industriels, c'est le carbone qui lui sert le plus souvent d'alter ego. A priori, le couple de matériaux que proposent les chercheurs français semblait ne jamais pouvoir cohabiter: «L'oxyde de cobalt, que nous avons expérimenté à l'anode, est généralement décrit comme n'ayant aucune des conditions requises pour réagir avec le lithium», souligne le Pr Tarascon.

Et pourtant, la réaction de charge s'opère entre les deux matériaux, et elle est très forte. Elle produit du cobalt métallique et un oxyde de lithium. L'histoire devrait en rester là: cet oxyde est connu pour être très stable et même «électrochimiquement inerte», insiste le scientifique. Autrement dit, incapable de se décomposer p