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Libération

Sous la jungle, une cité maya s'éveille

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publié le 4 octobre 2000 à 5h02

Fin de l'été au Nord-Est du Guatemala. Dans la province de Petén, une équipe américano-guatémaltèque explore le site de Cancuén, réputé abriter une cité maya et négligé depuis près d'un siècle. Arthur Demarest, archéologue américain, chef de l'expédition, chute dans une crevasse. Dans cette région infestée de serpents, le moindre geste peut être fatal. «Je suis resté une demi-heure sans bouger», explique-t-il. Un temps mis à profit pour observer de près la fosse où il se trouvait. «J'ai alors réalisé que je me trouvais dans un palais du VIIIe siècle en ruines, et que le bâtiment ne s'élevait pas de deux mais de trois étages contrairement à ce qu'indiquaient les plans», continue-t-il de s'étonner.

Arthur Demarest et ses équipes se sont alors activés pour dégager la construction noyée dans la jungle. Ils ont arraché les herbes entre les pavés, dégagé des escaliers emprisonnés par des racines géantes, déblayé des mètres cubes de terre dans les chambres. Et plus ils débroussaillaient, plus le palais s'agrandissait.

Echoppes. «Des cités mayas perdues et recouvertes par la végétation, on en découvre chaque année, explique l'archéologue. Mais c'est la première fois qu'on retrouve une construction aussi vaste.» Deux fois plus grande que ce qu'avaient rapporté les premières expéditions. 220 mètres sur 130, cent-soixante-dix pièces au bas mot, articulées autour d'une dizaine de cours intérieures. Mais surtout, une centaine de petites échoppes aux abords du palais, datant de la même époq