Mauvaise nouvelle du front climatique. Les nuages vont réchauffer le fond de l'air, et non le refroidir comme le pensaient la plupart des climatologues. C'est du moins l'opinion exprimée récemment par Anthony Del Genio et Audrey Wolf (1) du Goddard Institute for Space Studies de New York (GISS), «deux spécialistes incontestés des nuages», note Michel Desbois, du Laboratoire de météorologie dynamique de l'Ecole polytechnique. Les deux chercheurs ont découvert que l'épaisseur des nuages bas, au-dessus des grandes plaines des Etats-Unis, diminuait quand ils se trouvaient dans un air plus chaud. Justement la situation à laquelle il faut s'attendre au cours des décennies à venir, pour cause de pollution en gaz à effet de serre. Or, plus minces, ces nuées renverraient moins d'énergie solaire vers l'espace. Conclusion de Del Genio et Wolf: il faudrait revoir à la hausse les prévisions de réchauffement pour le siècle à venir.
Pollution. La découverte des deux Américains s'inscrit dans une vive querelle scientifique. Depuis plus de dix ans, les climatologues s'affrontent sur le rôle qu'il faut accorder aux nuages. Richard Lindzen, du Massachusetts Institute of Technology, l'un des plus célèbres opposants au courant majoritaire, qui sonne l'alarme du réchauffement, accuse en effet ses collègues de sous-estimer leur effet refroidissant. Un effet, avance-t-il, qui serait encore plus efficace dans une atmosphère plus chaude et plus polluée en poussières.
Il est certain que les nuages donne