Alors que les prix Nobel ne seront remis que le 10 décembre, 1 200 personnes ont assisté la semaine dernière à la remise de leur équivalent loufoque, les Ig Nobel (lire «ignoble»). Cinq lauréats du (vrai) Nobel avaient fait le déplacement à Harvard pour remettre les prix au cours d'une cérémonie retransmise sur Internet. Les Ig Nobel récompensent chaque année depuis dix ans des travaux ou des actions qui «ne devraient pas être reproduits». Leurs thèmes évoluent au gré des découvertes des organisateurs, qui éditent la revue humoristique Annales de la recherche improbable (1).
En 1996, le président Chirac avait été distingué d'un Ig Nobel de la paix pour avoir, en 1995, «commémoré le cinquantième anniversaire de Hiroshima par des essais nucléaires dans le Pacifique».
L'Europe est à l'honneur de cette dixième édition, avec quatorze des vingt et une personnes et institutions distinguées. Le Vieux Continent rafle en particulier l'Ig Nobel de médecine, remis à quatre scientifiques néerlandais. Ils avaient publié fin décembre 1999 une étude dans le British Medical Journal pour démontrer que l'imagerie à résonance magnétique IRM permet d'étudier les rapports sexuels. Treize expériences ont mis en scène huit couples et trois femmes seules. Tous avaient accepté de laisser publier des images IRM de leur anatomie sexuelle «à chaud». Démarrées en 1992, les études n'ont pu être achevées que sept ans plus tard, faute d'un équipement suffisamment vaste et assez rapide. Les chercheurs ont obse