Menu
Libération

La construction du LHC en plein élan

Article réservé aux abonnés
Le futur accélérateur du Cern est une coopération mondiale.
publié le 17 octobre 2000 à 5h29

«Nous avons déjà passé 60 % des commandes industrielles de la machine.» Pour Tom Taylor, le directeur adjoint de la division LHC (Large Hadron Collider), le train est parti. Objectif: construire dans le tunnel circulaire de 27 kilomètres du Centre européen de recherches nucléaires à Genève, un cogneur de protons. Deux faisceaux de ces particules y seront accélérés en sens inverse jusqu'à sept mille milliards d'électronvolts (Tev). De quoi produire 14 Tev dans des collisions où l'énergie va se muer en matière, donnant naissance à des particules révélant la nature et les lois de l'Univers lorsqu'on le regarde avec une précision de dix milliardièmes de milliardième de mètre.

Des milliards. Cette percée a son coût. Près de 10 milliards de francs pour l'accélérateur, et près de 2 milliards pour les deux détecteurs où vont s'opérer les collisions. Et une technologie sans égale.

Pour accélérer et surtout maintenir les protons sur leur trajectoire dans leur tube à vide, les ingénieurs jouent de la puissance électrique et du froid extrême. Cavités accélératrices et aimants seront supraconducteurs ­ ils n'opposeront aucune résistance à la circulation de l'électricité. Ni pertes ni échauffement. Réalisés en niobium-titane, ils seront plongés «dans un bain d'hélium superfluide à 1,8 kelvin, soit environ -271°C».

Impeccablement. Une technologie conçue pour l'essentiel par les ingénieurs du Commissariat à l'énergie atomique de Saclay. «Nous construisons le plus grand congélateur du monde», s