«Ce serait dommage de regarder le train passer.» Le train, c'est l'Internet. Un véritable TGV qui bouleverse les modes de communication scientifique. Le CNRS vient de se doter d'un pilote, le physicien Frank Laloë, qui prend les rênes du Centre de communication scientifique directe dont la création vient d'être annoncée. «Le CCSD est un centre de services qui permettra aux dix mille chercheurs du CNRS de mieux faire connaître leurs travaux et d'être mieux informés», annonce Franck Laloë. En ligne de mire, le succès des sites qui hébergent des comptes-rendus scientifiques. Des travaux qui sont portés à la connaissance de toute la communauté avant même d'avoir été soumis à l'une ou l'autre des prestigieuses revues scientifiques.
«Stocker toute la connaissance en physique sur ordinateur ne coûte que trois mille francs, constate Franck Laloë. On aurait tort de s'en priver.» Un serveur existe déjà pour les physiciens et mathématiciens. Basé aux Etats-Unis, au laboratoire de Los Alamos, ArXiv héberge plus de 150 000 articles scientifiques et dispose de relais, les «sites miroirs», dans de nombreux pays, dont la France (1). «Il se crée une sorte de mémoire de la connaissance», se réjouit Franck Laloë. Mais cela n'a d'intérêt que dans le cadre d'une coopération internationale. Nous ne souhaitons pas nous limiter à la France et même à l'Europe.»
Le comité de pilotage du CCSD accueillera notamment le pionnier américain Paul Ginsparg, créateur d'ArXiv, mais aussi Martin Blume, l'éditeur