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Attention aux parasites dans l'ADN ancien

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Les méthodes pour éviter la contamination sont drastiques.
publié le 26 octobre 2000 à 5h48

L'analyse de l'ADN ancien relève du travail d'orfèvre. Les laboratoires qui abritent ces recherches n'ont rien à envier aux salles blanches des usines de puces électroniques, dont la qualité de l'air est étroitement surveillée. L'institut Max-Planck de Leipzig, en Allemagne, consacre un laboratoire entier aux analyses d'ADN ancien. Protégée par un double sas, la pièce est en légère surpression, pour éviter l'entrée d'air impur, et régulièrement irradiée aux rayons ultraviolets après chaque utilisation pour détruire la moindre trace d'ADN. Tous les instruments sont lavés après usage avec de la soude. Objectif ? Limiter au maximum les sources de contamination de l'échantillon par de l'ADN parasite pendant les expériences. Qu'il soit d'origine humaine ou bactérienne.

Mais souvent la contamination a eu lieu bien avant d'arriver sur la paillasse du laboratoire. «J'ai travaillé sur l'os d'un ours des cavernes découvert en Chine, raconte David Serre, chercheur à l'institut Max-Planck. Mais je n'ai retrouvé aucune séquence d'ours. En revanche, j'ai récupéré des fragments d'ADN de Japonais, de Chinois et de Tibétains. De toutes les personnes qui sont passées pendant 900 ans dans la grotte.»

Pour éviter d'amplifier le patrimoine génétique de toutes les personnes ayant manipulé les ossements sans précaution, les chercheurs commencent donc par nettoyer leurs échantillons. Ils éliminent pour cela la partie superficielle de leurs fragments osseux avant de les dissoudre dans une éprouvette a