Il y a des gouttes de sang et des rayures inhabituelles sur les CD du laboratoire de physique des matériaux de l'université de l'Ohio. Mais rien d'inquiétant. Ces disques ne renferment aucune musique numérisée, aucune parole gravée, et les chercheurs n'ont pas l'intention de les écouter. Ils veulent seulement s'en servir pour développer un nouveau type de système d'analyses médicales. Un mini- laboratoire d'analyses qui tiendrait entièrement sur une galette de douze centimètres de diamètre. Pour le faire fonctionner, il suffirait d'un lecteur de CD ou d'un lecteur de DVD. «L'avantage majeur, c'est qu'aucun instrument supplémentaire n'a besoin d'être imaginé. Beaucoup d'argent a été investi pour mettre au point les lecteurs de CD depuis vingt ans et nous allons en tirer parti», explique Marc Madou, à l'origine de ce projet sponsorisé par la Nasa.
Le principe est simple : profiter de la force centrifuge du disque compact en rotation pour faire migrer le prélèvement de sang ou d'urine de cavité en cavité, à la rencontre des réactifs chimiques. Du centre du disque, où l'échantillon est déposé, à
la périphérie, où se trouvent les capteurs. Là, en fonction des concentrations en glucose, cholestérol, etc. dans le sang, l'échantillon mélangé aux produits chimiques change de couleur. Le laser et le capteur de lumière du lecteur de CD peuvent alors lire une différence de fluorescence ou d'absorption et l'afficher sur l'ordinateur.
«Le CD contient tout un programme d'analyse de données et