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Libération

La fin du «seigneur des anneaux»

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publié le 9 novembre 2000 à 6h19

L'avis de décès est officiel depuis hier. L'accélérateur géant du Cern, le «seigneur des anneaux», «est définitivement arrêté», annonce un communiqué de Luciano Maiani, le directeur général du plus gros laboratoire de physique des particules du monde, installé près de Genève. Le patron du Cern précise avoir pris sa décision «après une longue consultation avec les comités scientifiques». Autrement dit, il n'a pas été convaincu par les tenants d'une poursuite de l'exploitation du LEP, ce collisionneur d'électrons entré en service en 1989 et qui compte à son actif de nombreuses découvertes. Cette demande était fondée sur la découverte récente, grâce à l'accélérateur, de traces du fameux boson de Higgs, une particule mythique censée expliquer l'origine de la masse de toutes les autres particules. Juste au moment où celui-ci devait laisser la place, dans le tunnel de 27 kilomètres de circonférence du Cern, à la construction d'une machine beaucoup plus puissante ­ le LHC, grand collisionneur de protons.

Certains physiciens estimaient qu'une année de plus de fonctionnement devait permettre de transformer ces indices en preuve de l'existence du boson de Higgs. Et ainsi de couper l'herbe sous le pied du Tevatron de Fermilab (près de Chicago) qui pourrait découvrir le Higgs vers 2005.

Mais ces données «ne sont pas suffisamment conclusives», explique Luciano Maiani, pour prendre le risque financier ­ plusieurs centaines de millions de francs ­ et infliger un an de retard au LHC. Une mac