Le plus dur, pour les rats de Timothy Greenmyre du département de neurologie de l'université Emory (Géorgie, Etats-Unis), ce n'est pas de porter une petite pompe sur le dos qui leur délivre un produit pesticide en goutte à goutte vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Le plus dur, ce sont plutôt les effets secondaires que provoque ce roténone. Instabilité, diminution de la rigidité musculaire et surtout dégénérescence des neurones. Des symptômes typiques de la maladie de Parkinson (1). Et qui font des rats de Timothy Greenmyre les meilleurs modèles actuels et les plus complets de la maladie, selon Benoît Giasson, du Centre de recherche sur les maladies neurodégénératives de Philadelphie (Pennsylvannie, Etats-Unis). «Mais pas de panique, précise-t-il, ce n'est pas parce que ce pesticide a induit la maladie chez des rats que nous allons tous développer un Parkinson.» Personne n'a encore prouvé que les concentrations en insecticide dans la nature pouvaient provoquer le même type de réaction chez l'homme.
Jusqu'à présent, les neurobiologistes devaient leurs plus pertinents modèles de la maladie de Parkinson à des trafiquants d'héroïne américains. En contaminant le stupéfiant avec du MPTP (1, 2, 3, 6-tétrahydropyridine), un produit de synthèse, ils avaient réussi à provoquer des symptômes parkinsoniens irréversibles chez de jeunes toxicomanes. Car le MPTP bloque la chaîne respiratoire des cellules. Et préférentiellement des neurones dopaminergiques, les premiers touchés par la malad