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Avec l'hydre à plusieurs têtes, la science rattrape la légende

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publié le 10 novembre 2000 à 6h22

Les hydres sont de petits animaux primaires et aquatiques de 15 millimètres de long, qui se multiplient par bourgeonnement et possèdent à peu près autant de neurones que de tentacules, c'est à dire moins d'une dizaine. Mais ils peuvent parfois se voir pousser des têtes supplémentaires. Si leur capacité à régénérer des organes perdus est bien réelle, elle n'est pour rien dans ce phénomène de multiplication: les hydres qui se sont retrouvées avec des crânes surnuméraires le doivent au doigté des chercheurs de l'institut zoologique de l'université de Jena, en Allemagne (1).

Essai à deux têtes. Pour l'instant Jan Lohmann et Thomas Bosch se sont contentés de fabriquer une hydre à deux têtes, mais c'était un essai. A priori rien n'empêche qu'ils puissent créer des hydres tri, quadri ou octocéphales. Car désormais, les chercheurs détiennent le produit miracle: le peptide Heady, une molécule naturellement synthétisée par les hydres. Il suffit de tremper quelques cellules de l'animal d'eau douce dans Heady et de les greffer à un autre pour que le transplant prenne et se mette à former une tête de plus. Exactement identique à celle déjà en place.

«Heady est un petit morceau de protéine nécessaire pour que la tête des hydres se développe et soit positionnée à la bonne place sur le corps», explique Thomas Bosch. Lorsque les hydres ne le fabriquent pas, elles n'ont pas de tête. Mais lorsqu'un tissu biologique d'hydre est incubé dans un milieu de culture avec du Heady, puis greffé à un anim