Menu
Libération

Premier recul pour le virus Ebola

Article réservé aux abonnés
publié le 1er décembre 2000 à 7h22

Dans leur course contre la mort par le virus Ebola, les chercheurs commencent à refaire leur retard. L'équipe menée par Gary Nabel, du National Institute for Health de Bethesda (Maryland), en association avec le Centre de contrôle et de prévention des maladies, à Atlanta (Géorgie), est parvenue à vacciner des macaques (1), le modèle animal le plus proche de l'homme pour cette maladie.

Disparition. Les quatre singes vaccinés ont tous réussi à développer une réponse immunitaire à temps, malgré des doses mortelles de virus. Ils n'ont présenté aucun symptôme de la maladie, et, six mois après l'inoculation, toute trace d'agent infectieux avait disparu. Ceux qui n'avaient pas reçu le vaccin sont morts dans les sept jours suivant l'infection, manifestant fièvres, hémorragies et augmentation des enzymes du foie, caractéristiques d'Ebola.

Depuis sa première apparition en 1976, l'agent pathogène a toujours eu une longueur d'avance sur les médecins. Le réservoir naturel du virus n'a toujours pas été repéré. Il est apparu au Zaïre, en Côte-d'Ivoire ou au Soudan et vient de faire plus d'une centaine de victimes en Ouganda, où l'épidémie sévit encore. Un virus rapide, au comportement «explosif», selon Bernadette Murgue, de l'unité des arbovirus et des fièvres hémorragiques à l'Institut Pasteur. Il n'existe aucun traitement à l'heure actuelle, le pronostic est mortel dans 50 à 70 % des cas. «La vaccination offre donc un moyen d'intervention prometteur pour empêcher les infections et limiter