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Libération

La vague scélérate, monstre des mers

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publié le 2 décembre 2000 à 7h27

Dans quelques heures, Yves Parlier, Michel Desjoyaux puis leurs poursuivants du Vendée Globe entreront dans les quarantièmes rugissants, au sud du quarantième parallèle. Ils mettent progressivement le cap à l'est, pour conduire leurs voiliers autour de l'Antarctique. Une zone où les tempêtes peuvent dresser des vagues gigantesques, de 30, voire 35 mètres, aptes à mettre au tapis les marins les plus expérimentés.

Moqueries. «Quand Gerry Rouf a disparu, début 1997, pendant l'édition précédente du Vendée Globe, les observations satellites ont mesuré dans la région des hauteurs de vagues moyennes de 16 à 18 mètres, explique Michel Olagnon, chercheur à l'Ifremer. Cela laisse penser qu'il a pu être victime d'une vague de 35 à 36 mètres de haut.» Car, au milieu de mers déjà très abruptes, peuvent se lever des vagues monstrueuses, deux ou trois fois plus hautes que les autres. On les appelle des vagues scélérates. Un phénomène rare, difficile à évaluer scientifiquement mais destructeur. «Quand il a expliqué avoir rencontré de telles vagues dans les mers du Sud, Dumont d'Urville a été la risée de tous, raconte le chercheur. Mais quand, à la fin de la Seconde Guerre, un porte-avions américain a vu ses deux ponts repliés par une vague comme de la tôle, le problème a commencé à être pris au sérieux.»

L'Ifremer, organisme français de recherches océanographiques, a réuni cette semaine un congrès sur le sujet. Car, en dépit des modèles informatiques et de multiples essais en bassin artificie