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Libération

Traque de matière noire aux confins des galaxies

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publié le 5 décembre 2000 à 7h32

Peser l'Univers et prévoir son destin. Rude tâche. En cosmologie ­ origine, destinée et figure de l'Univers ­, la compétition internationale est très relevée. Les astronomes les plus chevronnés s'y collent et mobilisent à cet effet les meilleurs des télescopes.

Einstein invité. Hier, l'Observatoire européen austral annonçait, avec un brin de fierté, qu'une équipe internationale utilisant le télescope Antu (l'un des quatre géants de huit mètres de diamètre qui constituent le VLT ­ very large telescope ­ installé au sommet du mont Paranal au Chili) avait réalisé la meilleure «pesée» de l'Univers. «Avec ce travail, nous jouons les premiers violons dans l'orchestre de l'astronomie mondiale.» Bernard Fort ne cache pas sa satisfaction d'avoir cornaqué, depuis l'Institut d'astrophysique de Paris, les jeunes astrophysiciens (1), dirigés par Yannick Mellier, qui viennent de traquer la «matière noire de l'Univers».

Que le cosmos soit rempli d'une matière invisible, les astronomes en sont depuis longtemps persuadés. La rotation des galaxies sur elles-mêmes exige qu'elles soient plus massives que l'addition de la masse de leurs étoiles et de leurs gaz. De nombreux mouvements de galaxies ne peuvent s'expliquer sans qu'une matière invisible les attire. Les cosmologistes aimeraient bien que l'Univers soit bourré d'une matière «noire», dix fois plus importante que sa masse lumineuse, pour satisfaire les modèles les plus en vogue. Ainsi, les astrophysiciens cherchent à peser cette matière en o