L'excitation des historiens de l'univers est à son comble. Le grand feuilleton de la chasse à l'eau martienne a connu un nouvel épisode cette semaine avec la publication d'images prises par la sonde américaine Mars Global Surveyor. Des clichés spectaculaires qui dévoilent un paysage empreint de strates. Des couches de roches de quelques mètres à quelques kilomètres d'épaisseur qui se seraient déposées sur la planète rouge il y a 3,5 à 4,5 milliards d'années. Des signes qui renforcent l'idée que de l'eau a pu séjourner de manière durable à sa surface, avant de disparaître mystérieusement. Michael Malin, de Malin Space, la firme qui a conçu la caméra, et Kenneth Edgett, de la Nasa, proposent leurs hypothèses dans un long article qui devait paraître demain dans la revue Science, et qui a été publié en avance, après des fuites dans la presse anglo-saxonne.
Détails. En 1976, la sonde Viking avait déjà mis les scientifiques sur la piste des strates rocheuses. Mais la faible résolution de ses caméras avait donné des clichés imprécis. Mars Global Surveyor (MGS) a permis de réduire le flou et de mettre en évidence des détails de quelques mètres. «Au fur et à mesure que la résolution des moyens d'observation augmente, on voit apparaître des choses qui ressemblent à ce qui existe sur Terre, analyse Jean-Pierre Bibring, astrophysicien à l'Institut d'astrophysique spatiale d'Orsay. Et notamment des indices qui laissent penser qu'il y a eu sur Mars des processus dont l'équivalent sur Terre