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Libération

Après l'homme, une plante cartographiée

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publié le 14 décembre 2000 à 8h01

Arabidopsis thaliana aurait plutôt des allures de chiendent, mais le qualificatif fait sursauter les biologistes. «La notion de mauvaise herbe ne résiste pas à l'analyse moléculaire», soutient Francis Quetier, directeur adjoint du Génoscope d'Evry. Déjà plante reine des laboratoires, Arabidopsis thaliana est désormais la première représentante du règne végétal à avoir son génome entièrement séquencé. Une centaine de chercheurs d'une trentaine de laboratoires européens, américains et japonais, concluent quatre années d'efforts dans la revue Nature (1).

«Arabidopsis n'a aucun intérêt agronomique mais c'est ce qui lui a sans doute permis d'être choisie par la communauté scientifique.» Avec sa petite taille (environ quinze centimètres de haut), son cycle de reproduction de quelques semaines et sa faculté à produire des milliers de graines à chaque floraison, elle était le modèle idéal pour les généticiens. D'ailleurs, elle affiche «seulement» 115,4 millions de paires de bases, les molécules qui forment l'ADN, réparties sur seulement cinq chromosomes, quand le patrimoine génétique humain comporte 3,2 milliards de bases et 46 chromosomes. «Nous pensions qu'avec sa très faible quantité d'ADN, le génome d'Arabidopsis devait présenter une très faible complexité», raconte le directeur adjoint du Génoscope. En réalité, il est relativement sophistiqué. «Il a dû être beaucoup plus simple il y a des millions d'années, mais depuis, la plante a dû dupliquer son génome et procéder à quelques