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Libération

Eole passe, le sol s'affaisse

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Une étude dévoile les effets de la construction de la ligne de RER E à Paris.
publié le 16 décembre 2000 à 8h09

L'Elysée a eu chaud. Le ministère de l'Intérieur a été effleuré. La zone ouest d'influence des travaux de la ligne Eole du RER sur le sous-sol parisien passe place Beauvau et s'arrête à une centaine de mètres du palais présidentiel. Ailleurs, les habitants ont eu moins de chance. Près de Saint-Lazare, c'est le lycée Condorcet qui est touché en 1995. A l'est, on ne compte plus les murs lézardés et les immeubles renforcés à coups de poutres. Rue Papillon, un immeuble a même dû être évacué après l'effondrement d'une cave (lire ci-dessous). Alors que la SNCF n'a jamais transmis de données précises, Bénédicte Fruneau, de l'université de Marne-la-Vallée, et Francesco Sarti, du Cnes, publient cette semaine la première image de cet affaissement imprévu du sol (1).

Inauguré en juillet 1999, Eole relie la gare Saint-Lazare à la gare de l'Est. Sa construction a démarré en 1991, et les premiers problèmes seraient apparus en surface quelques mois plus tard. L'image est édifiante. Près de Saint-Lazare, une large cuvette s'étend d'est en ouest, de la rue de Miromesnil à celle de la Chaussée-d'Antin. Du nord au sud, elle s'étire de la rue de Madrid à la place de la Madeleine. Sa profondeur atteint un centimètre et demi. Près de la gare de l'Est, une seconde cuvette s'est creusée, dans les IXe et Xe arrondissements, du boulevard de Rochechouart au nord à la rue Richer au sud et de l'est de la rue de Rochechouart au boulevard Magenta. Une limite comme tracée au cordeau qui surprend Bénédicte F