Roger-Maurice Bonnet est directeur du programme scientifique de l'Agence spatiale européenne dont il dévoile les projets les plus spectaculaires.
Parmi les projets de l'ESA, on relève la mission «Eddington» qui doit détecter des planètes de type terrestre. Par quel moyen?La recherche de planètes extrasolaires est pour l'instant limitée à des géantes gazeuses, comme Jupiter, où il est difficile d'imaginer que la vie ait pu se développer. Ce qui n'interdit pas qu'elle puisse apparaître sur des satellites de ces planètes s'ils ressemblent à Titan, la grosse lune de Saturne. Si l'on veut progresser dans cette quête philosophique et pathétique de la vie dans l'Univers, il faut chercher des «Terres», des planètes où l'eau peut rester à l'état liquide, où l'activité tellurique entretient des cycles géochimiques comme celui du carbone, où l'effet de serre n'est pas infernal comme sur Vénus... Cette recherche est l'un des objectifs majeurs du XXIe siècle. Avec Eddington, nous devrions franchir une étape. Cette mission va observer des milliers d'étoiles et enregistrer leur scintillement. Un effet propre et non celui que l'on voit depuis la Terre, dû aux mouvements de l'atmosphère. Ces scintillements nous renseignent sur l'étoile elle-même. Le satellite Soho, qui étudie le Soleil, nous a prouvé que ces vibrations lumineuses révèlent l'intérieur de l'étoile, sa composition, et même ce qui se passe sur la face opposée. Cela permet de comprendre la machine stellaire. Une machine dont l'exp