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Libération

L'univers se refroidit, le big-bang se vérifie

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Des mesures de température confirment la théorie.
par Nicolas BOURGOUIN
publié le 22 décembre 2000 à 8h23

Le voile se lève sur l'origine de l'univers. La théorie du big-bang vient de trouver une nouvelle et solide confirmation. La démonstration tient en une histoire de température. Trois astrophysiciens sont parvenus à prouver que, dans son passé, l'univers était plus chaud qu'aujourd'hui. C'est simple, mais c'est une première dans le monde de l'astrophysique. Leur observation vient renforcer l'idée que l'univers est né d'une explosion suivie d'une phase d'expansion, au cours de laquelle il n'a cessé de se refroidir. La théorie le prédisait. Personne n'avait pu jusqu'alors le vérifier. Patrick Petitjean, de l'Institut d'Astro physique de Paris (CNRS), Raghunathan Srianand, du Centre d'astronomie et d'astrophysique de Pune (Inde), et Cédric Ledoux, de l'Observatoire européen austral, signent ce tour de force dans la revue Nature parue cette semaine.

Rayon de 500 000 ans. «La température que nous avons mesurée est celle du fond diffus cosmologique, il y a douze milliards d'années», explique Patrick Petitjean. Selon la théorie du big-bang, ce fond diffus cosmologique est le rayonnement émis 500 000 ans après la création de l'univers. Il a été observé pour la première fois en 1964 par les ingénieurs américains Penzias et Wilson. La mission spatiale Cobe (Cosmic Background Explorer), en 1994, a permis de déterminer très précisément sa température actuelle: 2,726° K (1). «Or notre expérience a démontré que, il y a douze milliards d'années, la température de ce rayonnement était de 9,5°