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Libération

Des rêves de gloire loin des laboratoires

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Rüdiger Gamm vit mal son anonymat de cobaye.
publié le 6 janvier 2001 à 21h34

Berlin intérim

Son heure de gloire est déjà loin. A 29 ans, c'est triste. «C'était en 1994, raconte-t-il encore tout ému, mon passage dans l'émission Wetten dass...? (1) Depuis, je n'ai fait que quelques télés locales et des animations dans les magasins.» Bon an mal an, Rüdiger Gamm parvient une demi-douzaine de fois à monnayer chichement ses talents d'ordinateur humain pour un public de plus en plus maigre. Parfois, le maire du gros bourg voisin le sollicite pour inaugurer une maison de retraite ou épater les foules à la kermesse annuelle avec ses calculs fulgurants. Le reste du temps, il vivote de petits boulots et d'espoirs dans le pavillon de ses parents, à Alfsdorf, un village du Jura souabe perdu à une bonne heure de route de Stuttgart. «J'ai tout juste besoin de m'entraîner une à deux heures par jour. Alors j'attends.»

Elève moyen. «Magicien des chiffres» et «sportif de l'esprit» comme il aime à se qualifier, Rüdiger Gamm n'intéresse ni les imprésarios ni les producteurs. Depuis des mois, il échoue à trouver un agent sérieux qui pourrait lui rouvrir les portes de la télévision, son nirvana. Et son nom de scène, Maurice Faruc, ne fut qu'une coquetterie éphémère. «Maurice, c'est pourtant plus international que Rüdiger, non?» Son «art», il faut bien l'avouer, n'est pas des plus spectaculaire. Champion du monde officieux de calcul mental (il n'existe pas de véritable compétition), le timide Gamm a davantage le profil d'un cobaye pour scientifiques que celui d'un bateleur gé