«Le bébé se porte bien.» Mardi à l'aube, dans une ferme de l'Iowa est né le nouveau Noé. Signe particulier : c'est un zébu, plus précisément un gaur (boeuf sauvage d'Asie). Son père aussi. Mais sa «mère» est une vache prénommée Bessie qui vient de subir une césarienne. Noé n'est pas un hybride, mais le premier clone obtenu à partir des cellules d'un animal en voie de disparition. A partir des gènes prélevés dans des cellules de peau d'un gaur décédé en 1993, et transférés dans un ovule de vache vidé de son noyau et donc de son bagage génétique originel.
Deux veaux. Une prouesse signée de la firme américaine Advanced Cell Technology, créatrice en 1998 de Charlie et de George, deux veaux transgéniques clonés, et des spécialistes du Centre de reproduction des espèces en voie de disparition du zoo de San Diego. L'annonce officielle doit être faite aujourd'hui aux Etats-Unis.
Il aura tout de même fallu 692 ovules de vache pour arriver au résultat. Quarante-deux auront été implantés chez trente-deux vaches. Seulement huit gestations ont suivi. Deux foetus ont été retirés par les chercheurs à des fins d'analyse. Cinq autres vaches ont subi un avortement spontané. La huitième ne reconnaîtra pas son petit. Le père de Noé n'avait pas eu de descendance. Mais les chercheurs du zoo de San Diego ont prélevé des cellules de peau après son décès, conservées dans l'azote liquide. Une tâche qu'ils pratiquent depuis plusieurs années sur de nombreuses espèces menacées. A l'époque, en 1993, aucun