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Libération

L'histoire du cheval réécrite grâce à l'ADN

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publié le 19 janvier 2001 à 22h00

A-t-il été facile de domestiquer le cheval? Oui, répon dent... des généticiens. A grand renfort d'analyses sophistiquées d'ADN de chevaux modernes et préhistoriques, ils affirment que la domestication de l'élégant équidé s'est effectuée à de nombreuses reprises et sur des populations de chevaux distinctes. Cela contredit une thèse jusqu'alors dominante selon laquelle cette domestication, très délicate, n'aurait réussi, dans les steppes de l'Asie centrale, qu'avec certains individus, spécialement dociles et dont les descendants constitueraient le cheptel actuel.

L'article publié aujourd'hui par des généticiens suédois et américains (1) se fonde sur l'analyse et la comparaison de fragments de l'ADN mitochondrial (transmis par la mère) de trois origines. Ceux de 191 chevaux domestiques actuels. Ceux tirés d'os de chevaux trouvés dans des sites paléolithiques ­ datés d'il y a 28 000 à 12 000 ans ­ et de l'âge du fer scandinave, il y a 1 000 à 2 000 ans. Et enfin de l'ADN de Przewalski ­ des chevaux sauvages ressemblant à ceux peints dans la grotte de Lascaux et dont il ne reste qu'une toute petite population en zoo.

Ils en ont déduit un arbre phylogénétique qui représente les liens de parenté entre les différents individus analysés. C'est un joli bazar. Chevaux préhistoriques et modernes se mélangent joyeusement, y compris les plus anciens. Seuls deux groupes se signalent. Certains des chevaux préhistoriques forment un groupe qui n'a manifestement pas eu de descendance. Et les Prz