Pour arrêter la lumière et ses photons, on n'a pas encore trouvé mieux qu'un bon rideau bien opaque. Mais qu'ils soient réfléchis ou convertis en chaleur dans le tissu, les photons sont alors perdus. Une issue inacceptable pour les cerveaux de l'information quantique qui espèrent tirer parti des étranges interactions entre matière et lumière pour transporter des signaux à l'abri des oreilles indiscrètes ou concevoir des ordinateurs dont la puissance dépasse l'entendement. Or un pas important vient d'être franchi. Et, comme une bonne idée n'arrive jamais seule, deux équipes sont parvenues à un résultat similaire avec deux approches. Toutes deux ont réussi à stocker dans des atomes des informations quantiques apportées par la lumière.
Faute de masse ou de charge électrique, les particules de lumière sont difficiles à dompter. On sait les réfléchir, les ralentir mais pas les figer comme de la matière. Certes, en gelant les atomes, on leur ôte toute envie de jouer les filles de l'air, puisqu'en microphysique chaleur et mouvement sont synonymes. Mais pas question de fabriquer des congélateurs à lumière. Tout juste des «frigos» qui ralentissent fortement sa vitesse, de 300 000 kilomètres par seconde dans le vide à quel ques mètres par seconde dans des matériaux soigneusement choisis. Ces frigos à lumière sont au coeur des expériences de stockage d'information quantique.
«Mélasse». L'équipe de Lene Hau à Harvard et au Rawland Institute (Cambridge, Massachusetts) a choisi d'utiliser d