Les acteurs en images de synthèse ont beau être «virtuels», leurs créateurs sont réels. Et donc responsables devant la justice. Mais qu'en sera-t-il lorsque les êtres virtuels seront dotés d'assez d'autonomie pour échapper à des scénarios préétablis? Depuis près de vingt ans, les chercheurs en informatique progressent lentement sur cette voie. Au départ, il s'agissait d'automatiser la réalisation de certaines scènes de films de synthèse. Par exemple, le vol d'une nuée d'oiseaux. Difficile d'animer «à la main» une centaine de volatiles qui s'éparpillent en tous sens en interagissant les uns sur les autres. La solution trouvée: modéliser, via des algorithmes spécialisés, les comportements individuels et de groupe, puis laisser ces programmes définir les trajectoires de chacun des oiseaux.
Les premières démonstrations, réalisées dès le milieu des années 80, laissèrent les spectateurs pantois. Ensuite, les programmes empruntant à l'intelligence artificielle et à la robotique autonome se sont peu à peu complexifiés jusqu'à être capables d'animer des humanoïdes de synthèse. Aujourd'hui, à l'Institut fédéral de technologie de Lausanne (Suisse), l'équipe de Daniel Thalmann parvient à faire «vivre» des acteurs de synthèse par le biais de «moteurs de comportements».
A venir: l'«avatar». Ces êtres se voient assignés des objectifs, choisissent des «plans» pour les atteindre et les exécutent en fonction de leurs «croyances». Il reste cependant énormément à faire po