Ils étaient conçus pour résister aux chenilles des lépidoptères ou à l'herbicide Roundup de Monsanto et menaçaient de profiter de cet avantage pour tout envahir. Mais finalement, lâchés en pleine nature britannique en 1990, et sous liberté surveillée pendant dix ans, les quelques pieds de maïs, de betteraves, de colza ou de pommes de terre transgéniques étroitement suivis par des biologistes de l'Imperial College d'Ascot (Grande-Bretagne) ne semblent pas avoir pris le dessus sur leurs homologues non génétiquement modifiés (1).
Impact. «Nous n'avons pas remarqué de différence significative entre les OGM et les plants classiques, écrivent Michael Crawley et ses collègues. Aucune des cultures, génétiquement modifiées ou pas, n'a poussé en abondance dans aucun des sites étudiés.» Cela constitue néanmoins un premier pas dans l'étude de l'impact des organismes génétiquement modifiés sur l'environnement, mais c'est loin de répondre à toutes les questions.
«Les plantes testées ne deviennent pas subitement invasives lorsqu'elles sont en milieu strictement naturel», commente Pierre-Henri Gouyon, directeur du laboratoire «écologie systématique et évolution» du CNRS. Il n'y a pas non plus de différence significative entre les OGM et les non-OGM dans les phénomènes de propagation et de dissémination. Mais avec seulement une douzaine de sites étudiés, leurs échantillons sont relativement étroits et donc peu représentatifs.
Prudence donc dans l'extrapolation des résultats. D'autant, ajout