Saint-Pierre-Quiberon
envoyé spécial
Depuis mercredi matin, touristes, élus locaux et riverains se pressent sur la plage de Penthièvre, qui borde la presqu'île de Quiberon. A la faveur des marées, une étrange carcasse a surgi des sables. Comme une grande mâchoire aux dents de bois dressées vers le ciel et polies par l'océan. Squelette à moitié enfoui d'un drakkar, restes noircis d'une galère romaine ou simple pinasse? Les hypothèses vont bon train. Avec une seule certitude: ce vestige insolite compte au moins deux ou trois siècles d'âge. «Il n'y a aucune partie métallique, pas un bout de ferraille, souligne Gilbert Prigent, commandant de la gendarmerie de Quiberon, venu constater la découverte. Tout est en bois, avec des chevilles et des menuiseries extraordinaires.»
Marée basse. Ce sont deux employés municipaux occupés à nettoyer les rochers encore souillés par le mazout de l'Erika qui ont remarqué les premiers l'étonnante apparition, à une cinquantaine de mètres des dunes qui bordent la plage. Selon toute probabilité, l'ancienne embarcation ne doit son retour à l'air libre qu'à la conjonction des forts coefficients de marées, des tempêtes, de la houle et des courants circulant le long de la côte. «En certains endroits comme dans le port de Portivy ou sur la Côte sauvage, nous avons constaté que le sable avait baissé d'un mètre d'épaisseur, remarque Yvon Noé, adjoint à la mairie de Saint-Pierre-Quiberon. En une semaine, on a assisté à ce phénomène de désensablement sur l'ensem