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Libération

Génome, deux versions inachevées

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publié le 13 février 2001 à 22h51

Branle-bas de combat, hier, chez les bailleurs de fonds de la grande exploration de l'hérédité humaine. Londres, Paris, Berlin ont révélé officiellement la version «publique» de l'ébauche de la séquence du génome humain. Réalisée par un collectif d'un millier de chercheurs de seize pays travaillant sur fonds publics, elle sera publiée jeudi par la revue Nature. Seule la capitale américaine devait mettre en scène, hier, ce singulier «projet génome» sous son angle «pluriel» : aux côtés de la publication du Consortium public, devait être présentée hier, à Washington, celle réalisée par la société américaine Celera, sous la direction du généticien Craig Venter. La polémique entre les deux équipes sur la valeur relative de leur travail a été, comme il était prévisible, au coeur des diverses présentations (Libération d'hier).

Triomphalisme. Alors que Celera affirme avoir fourni la séquence quasi complète du génome humain, Bob Waterston, qui a conduit la participation américaine au Consortium public, déclarait hier que «les deux séquences ne sont encore que des ébauches». A Paris, Jean Weissenbach, directeur du Centre national de séquençage, a rappelé pour sa part que le séquençage du génome reste à terminer, en 2003. Pourquoi alors cette publication spectaculaire dans Nature, symétrique de celle de Science? «Celera avait décidé de publier, considérant qu'elle avait atteint son but : 90 % de la séquence, relève Jean Weissenbach. On ne pouvait pas laisser une société privée réclamer