«La France n'a pas de programme scientifique comparable à celui des Nord-Américains. Car ici, le retour des loups est d'abord un problème de société. Ils vont peut-être tous se faire tuer», explique Jean-Michel Gaillard, chercheur au CNRS qui travaille sur les grands herbivores et participe à un programme de recherche en Italie, où l'on recense près de 900 loups (contre une vingtaine dans le Mercantour). Selon lui, d'un point de vue écologique, le loup est une chance : «Un prédateur, ça redynamise le milieu naturel, il fait diminuer la pression des ongulés chevreuils, chamois, cerfs, mouflons , très forte sur les forêts. Mais je comprends les éleveurs de moutons qui ne veulent pas d'embêtements et pas de loups.» En France, les loups, qui n'ont pas été réintroduits mais reviennent naturellement depuis 1992, semblent plus menacés que leurs proies. Ils se reproduisent, mais leur nombre n'augmente pas car ils se font tuer. Malgré le loup, mouflons, chamois et bouquetins augmentent dans le Mercantour, même si le mouflon est le plus vulnérable (il progresse entre 4 et 10 % par an. La normale serait 20 %), car son milieu n'est pas la haute montagne. «En hiver, il se défend nettement moins bien», constate Pierre Pfeffer, chercheur CNRS, spécialiste des grands mammifères, vice-président du parc national du Mercantour. «Mais j'ai l'impression que les mouflons ont appris à se protéger du loup. Notamment, ils ne forment plus de gros troupeaux, cible facile, mais se retrouvent en peti
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