Toute une vie sans boire une seule goutte d'eau douce. Deux bosses légèrement plus écartées qu'à l'accoutumée. Des genoux velus. Telles sont les principales caractéristiques de ce qui pourrait bien être une nouvelle espèce de chameau. Ces animaux originaires d'Asie évoluent dans des milieux particulièrement hostiles où ils ont su s'adapter parfaitement. Les arides déserts de Gobi, en Mongolie, et de Kum Tagh, situé dans la province chinoise de Xinjiang, abritent les deux seules populations de chameaux sauvages connus.
Adaptation extrême. Les animaux se sont donc tout naturellement tournés vers la seule source d'eau disponible sous ces latitudes: l'eau salée qui émerge de temps à autre des dunes. «Les scientifiques s'intéressent de près à la haute résistance physiologique de ces mammifères, dont les reins et les poumons sont capables de résister aux fortes concentrations de sel qu'ils absorbent», explique John Hare, chef d'une mission sino-britannique et fondateur de la Fondation pour la protection du chameau sauvage (1).
C'est en étudiant la génétique de cette adaptation extrême que les scientifiques ont émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agir d'une nouvelle espèce. Pour Nick Nuttal, de la cellule communication du Programme pour l'environnement des Nations unies, «les chercheurs sont à peu près convaincus qu'ils ont affaire à une nouvelle espèce de mammifère, car leur génome diffère de 3 % par rapport aux camélidés domestiqués». Pour valider ou non cette théorie, des tests génét