On connaissait le vent solaire, ce flux de particules chargées qui souffle sur notre planète, qui influence le climat et dégrade parfois les télécommunications et les satellites. Les premiers résultats de la mission Cluster II un quartet de petits satellites scientifiques lancés l'été dernier par l'Agence spatiale européenne démontrent qu'en matière de météorologie spatiale, les règles de la météo marine s'appliquent. Il faudra désormais compter avec les vagues sculptées par le vent solaire dans la lointaine banlieue terrestre, à quelque 60 000 kilomètres de distance.
Positionnés aux quatre sommets d'une pyramide à base triangulaire qui voyage entre 19 000 et 119 000 kilomètres d'altitude, les quadruplés de l'espace (Samba, Rumba, Tango et Salsa) ont été équipés de 11 instruments de mesure. Objectif: visualiser en trois dimensions la structure et la dynamique de la magnétosphère, ce véritable bouclier magnétique qui protège la vie terrestre de l'énergie destructrice des vents solaires. Les chercheurs peuvent contrôler la distance qui sépare les quatre engins suivant leurs besoins, dans une fourchette de 200 à 19 000 kilomètres. La constellation travaille en parallèle avec Soho, un observatoire orbital chargé de suivre le Soleil. Elle profite d'une forte activité de l'astre, en cette période de maximum d'un cycle solaire de onze ans.
Les mesures ont notamment porté sur la magnétopause, cette région qui fait face au Soleil, «où la pression du champ magnétique terrestre et la