Jim Chatters, anthropologue, a pu étudier l'homme de Kennewick pendant un mois juste après sa découverte. Selon lui, le procès que les scientifiques intentent au gouvernement décidera de l'avenir de l'archéologie aux Etats-Unis.
Comprenez-vous l'attitude des Indiens qui refusent de laisser le squelette aux scientifiques?
Oui, j'ai travaillé avec eux pendant des années. Mais les cho ses ont changé en dix ans. Il y a une génération, ils ne s'opposaient pas à ce que l'on fasse des analyses. Maintenant, ils invoquent la destruction de l'esprit de leurs ancêtres. Ils ont réalisé que les revendications mises sous l'étiquette religieuse avaient plus de chance d'aboutir. Mais l'enjeu est politique: penser qu'on pourrait ne pas les considérer comme les premiers habitants de l'Amérique est pour eux quel que chose de menaçant. Or les plus anciens squelettes découverts ne sont très probablement pas leurs ancêtres directs. Ils veulent cacher ces preuves. Plus c'est ancien, plus ils ont peur. Quatre ans avant l'homme de Kennewick, on a découvert par hasard quatre squelettes datés de 500 ans. Je les ai identifiés comme étant amérindiens et j'ai dit aux Indiens de venir les récupérer. Ils ont mis cinq ans à le faire.
Pensez-vous que les premiers habitants d'Amérique ont pu venir d'Europe?
Ils ont pu venir de différents endroits. Sans doute la majorité est-elle arrivée d'Asie, mais il n'y a pas de preuve pour affirmer qu'ils ne viennent pas aussi d'Europe. Il existe, par exemple, beaucoup de sim