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Libération

Un trimaran au secours des bouées

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publié le 28 février 2001 à 23h13

Mai 2005, Atlantique tropical, au large de Natal (Brésil). Sur les flots, un rêve d'océanographe, le Nor-50, file à 22 noeuds. Joli spectacle. Le bateau, un trimaran, est fin, élégant même avec sa coque de 50 m de long pour 14 de large. Ses flotteurs latéraux hors d'eau, seuls les deux ailerons touchent l'océan et stabilisent le navire sans le ralentir. A bord, 14 personnes, dont 4 scientifiques, remplacent une bouée perdue en plein milieu de l'Atlantique. Une bouée ancrée par 5 000 m de fond qui, avec une vingtaine d'autres réparties entre les Antilles et l'Angola, espionne les dessous de l'océan. Plus précisément les températures, courants et salinités des 500 premiers mètres d'eau.

Mêlées aux observations de satellites et moulinées par ordinateur, ces données océaniques permettent des prévisions météo surprenantes: elles révèlent la tendance ­ plus sèche, humide, chaude ou froide que la moyenne ­ de la saison prochaine, en Afrique et en Europe, tant les océans dominent l'évolution à moyen terme du temps. Informations précieuses pour les agriculteurs, industriels, gestionnaires de barrages, sécurité civile... D'autant plus précieuses que le réchauffement de la planète, pour cause de pollution en gaz à effet de serre, accentue les contrastes saisonniers et bouscule les habitudes.

Gestation. Retour à 2001. Ce navire et ses prévisions sont alléchants, mais exigent quelques décisions pour passer du rêve à la réalité. Cette nouvelle océanographie ­ dite opérationnelle pour soulig