«Pauvre petit père, c'est moi qui l'ai piqué», explique Florence Ollivet, vétérinaire, à propos du célèbre panda du zoo de Vincennes, mort il y a un an. N'ayant jamais convolé, faute de femelle, sa disparition marque la fin de la dynastie Yen Yen. Reste un espoir: des biologistes britanniques sont parvenus à prélever par électro-éjaculation un échantillon de semence, «qu'ils ont trouvé remarquable», en vue d'une insémination artificielle. Le principal moyen aujourd'hui d'obtenir des naissances pour cette espèce qui disparaît à grands pas.
Ambassadeurs. Tout commence le 18 décembre 1973. Yen Yen et Li Li, deux grands pandas offerts par le Premier ministre chinois Zhou Enlai au président Georges Pompidou, arrivent en France. «On pensait que c'était un couple, on a découvert deux mâles», se souvient Marie-Claude Bomsel, vétérinaire au Jardin des plantes. Avec Jean Rinjard, directeur des collections du Muséum, elle avait accompagné ces deux ambassadeurs, porteurs d'un message diplomatique en direction de l'Occident, de Pékin à Paris. Li Li est mort peu après son arrivée d'une tumeur du pancréas.
Arrivé en France à 18 mois, Yen Yen aura survécu jusqu'à 27 ans. Même si au zoo tout le monde s'y attendait, sa perte a été un coup dur. Maryvonne Leclerc-Cassan, une vétérinaire, se souvient: «On a tous été sonné.» Vingt-cinq ans de compagnonnage, ça marque. La vétérinaire savait tout de son pensionnaire: ses maladies, ses manies, sa vie sexuelle peu débridée. Yen Yen était une star. Raym