«Des séismes, j'en ai suivi pas mal, mais les dégâts en Inde sont vraiment spectaculaires.» Bertrand Grellet, de l'Association française du génie parasismique (1), rentre de mission. Pendant douze jours, il a visité les villes et villages du Gujarat à la tête d'une équipe de quatorze experts venus de France géologues, ingénieurs en structure, architectes , accompagnés de deux spécialistes indiens. Une mission destinée à analyser les traces du séisme et ses effets sur les constructions.
«Rien n'a tenu. De villes entières, il ne reste que des tas de pierres.» Le sol détrempé a donné naissance à un phénomène de liquéfaction: l'eau mise sous pression a propulsé la terre en surface, dressant des petits geysers et faisant jaillir d'innombrables «volcans» de sable et de boue pouvant atteindre cinquante centimètres de haut.
Sans fracture. En attendant la publication du rapport de mission, Bertrand Grellet tire les premières conclusions. «Nous avons été surpris de voir que la faille n'est pas remontée jusqu'à la surface.» La fracture du sol a été amortie et aurait été bloquée à quelques centaines de mètres sous terre. Un mécanisme qui a limité les effets en surface. «Rien, pas même les constructions parasismiques, ne peut résister quand il se trouve juste sur une faille qui s'ouvre.» Faute de fracture visible, les chercheurs n'auront pas obtenu toutes les données, les laissant sur leur faim.
Les scientifiques ont également beaucoup appris sur les effets liés à la configuration du sit