Menu
Libération

Mir: chute en eaux troubles

Article réservé aux abonnés
Fantasmes et questions en Russie.
publié le 8 mars 2001 à 23h56

A quelques jours de la désintégration de Mir, les informations continuent de filtrer. Hier, on apprenait que les responsables spatiaux russes seraient «aveugles» à peine quinze minutes après avoir appuyé sur le bouton, pendant la demi-heure que durera la descente aux enfers. Mais, forts des dizaines de vaisseaux déjà précipités dans le «cimetière», une région inhabitée du Pacifique, poubelle à engins spatiaux, les Russes insistent sur le caractère banal de l'opération, repoussée «vers le 20 mars».

La belle assurance se double d'un solide sens de la prévoyance. Les autorités spatiales ont reconnu hier être en train de négocier une police d'assurance. Selon l'agence Prime-Tass, son montant s'élèverait à 200 millions de dollars (220 millions d'euros) et couvrirait les dégâts si Mir rate sa cible. Le nom de l'assureur n'a pas été révélé.

A en croire un «expert» russe, il faudrait ajouter une clause sans doute pas prévue. Youri Karach s'inquiète des dégâts que des moisissures mutantes pourraient provoquer si elles parvenaient sur Terre. Ces «champignons» se sont développés à bord de Mir. Soumis à un intense bombardement de radiations, certains auraient pu muter. La Terre serait-elle menacée? Oui... à condition qu'ils résistent aux milliers de degrés que subira Mir pendant sa descente. Du jamais-vu! Et, si menace il y avait, on le saurait déjà: depuis quinze ans, les cosmonautes ont fait des dizaines d'allers-retours sur Mir dans des conditions très confortables pour les bactéries e