Ils ont testé des dizaines de devinettes, histoires drôles et jeux de mots plus ou moins bons avant de réussir leur coup. Comme cette devinette très British: «Pourquoi un golfeur porte-t-il deux paires de pantalons superposées?» Le tout en observant, par imagerie par résonance magnétique (IRM), les réactions des cerveaux de leurs cobayes. Mais Vinod Goel et Raymond Dolan, de l'Institut de neurologie de Londres, ont fini par y parvenir: ils affirment avoir repéré le centre cérébral de l'humour (1). Et ont des images pour le prouver: des photos de cerveaux réagissant à leurs plaisanteries et les différentes zones qu'ils activent.
Ainsi, quand Goel et Dolan jouent sur le sens des mots pour faire sourire, quand ils demandent, par exemple: «Pourquoi les requins ne mordent-ils pas les juristes?», et répondent: «Par courtoisie professionnelle», ils réveillent le lobe postérieur temporal gauche du cerveau de leurs auditeurs. Lorsqu'ils font des jeux de mots, ils attirent l'attention de leur cortex préfrontal gauche inférieur.
Rien d'étonnant, jusque-là, «ces deux régions sont réputées pour être impliquées dans le traitement du langage», commente Marc Jeannerod, directeur de l'Institut des sciences cognitives de Lyon. Mais, en décortiquant leurs résultats, les deux chercheurs ont aussi découvert où se loge la composante affective de l'humour, «la satisfaction, la sensation de bien-être que l'on éprouve lorsque l'on trouve quelque chose drôle».
Quel que soit le type d'humour, c'est dans