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Libération

Une carte en 3D, et l'Univers est pesé

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publié le 8 mars 2001 à 23h56

Galilée en serait resté baba: des astronomes ont pesé l'Univers. En réalisant une carte en trois dimensions, où se lisent les mouvements de milliers et de milliers de galaxies. Avec cette géographie dynamique, ils retrouvent l'histoire de l'Univers et calculent son poids, qui ne peut s'expliquer sans faire appel à une mystérieuse «matière noire», bien plus abondante que la matière ordinaire, celle des étoiles. Vingt-huit astronomes, anglais et australiens pour la plupart, publient dans Nature le résultat, à mi-parcours, de cette gigantesque opération d'arpentage du cosmos (1).

Saut technologique. Patiemment, depuis 1998, l'équipe du 2dF Galaxy Redshift Survey, dirigée par Matthew Colless (Australie) et Richard Ellis (Cambridge, Grande-Bretagne), a mesuré la position et la vitesse de plus de 140 000 galaxies. Chacune compte des milliards d'étoiles, et ces galaxies sont éparpillées sur une tranche d'Univers allant jusqu'à trois milliards d'années-lumière de la Terre. C'est un peu comme si, dans un Univers vu comme un camembert avec la Terre au centre, les astronomes avaient découpé deux petits triangles à partir du milieu, allant jusqu'à un cinquième de son rayon. «Un grand pas en avant pour la cosmologie observationnelle», se félicite Chantal Balkowski, de l'observatoire de Meudon. La précédente carte, établie par la même équipe, ne portait en effet que sur 30 000 galaxies et ne regardait pas plus loin que 400 millions d'années-lumière.

A l'origine de ces visions tridimensionne