On l'appelle le «type panasiatique» et il est persona non grata sur tous les continents. La présence de l'agent pathogène FMDV-O quelque part ne présage jamais rien de bon. Ce serial infectant, mieux connu sous le nom de «virus de la fièvre aphteuse», a l'obsession de tout ce qui porte quatre sabots fendus.
A lui seul il représente une arme biologique redoutable, ne se déplace jamais sans son bagage génétique transformable, et s'attaque aux bovins, ovins et autres «doigts pairs» de la planète. De quoi provoquer des crises agricoles et économiques sur son passage. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il est traqué par les services vétérinaires. «Nous pouvons savoir exactement où et quand il a sévi, le suivre dans l'espace et dans le temps et éventuellement avoir une idée de là où il risque de se propager», explique Yves Leforban, secrétaire de la Commission européenne de surveillance de la fièvre aphteuse qui, comme son nom ne l'indique pas, dépend de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Les réseaux de surveillance sont étroitement reliés. Les experts tentent d'anticiper les mouvements du virus. Mais le pathogène de la fièvre aphteuse a mis au point une série de gadgets particulièrement efficaces pour brouiller ses pistes.
Mutation. Sa règle n° 1 est de ne jamais apparaître deux fois au même endroit sous la même identité. «Si on infecte deux animaux avec une seule et même souche et qu'on récupère ensuite quelques virus pour les analyser, expli