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Libération

Météo : il y a de la fièvre dans l'air.

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L'étude des vents aide à définir les zones à risque.
publié le 13 mars 2001 à 0h00

Avis de nuage viral en cours ou prévu. Depuis le début de l'épizootie de fièvre aphteuse, les météorologues et les spécialistes des nuages polluants sont sur la brèche. Car le virus est si léger qu'il peut parcourir des distances considérables dans l'air, avant de s'abattre sur une nouvelle victime. «En 1981, il y a eu un foyer de fièvre aphteuse dans les Côtes-d'Armor, raconte François Moutou, responsable de l'unité d'épidémiologie à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Des travaux ont montré que c'est par les airs qu'une ferme a été contaminée dans le Cotentin, une autre sur l'île de Jersey, et une troisième sur l'île de Wight.» Un modèle informatique britannique avait prévu que l'île de Wight serait sur le trajet du virus, tout avait été mis en place pour limiter les dégâts. Avec succès, puisqu'un seul foyer y avait été observé. En vingt ans, les modèles ont été affinés, grâce aux progrès d'observation et de prévision.

«Nous avons été contactés dès le 21 février par le ministère de l'Agriculture, explique Georges Pennaneac'h, responsable des prévisions pour l'Ouest chez Météo France. Nous les avons informés le lendemain sur les flux d'air au-dessus de la Manche depuis début février.» Du 1er au 11, le flux était orienté sud-ouest. Soit de la France vers la Grande-Bretagne. Ensuite, pendant neuf jours, les vents étaient orientés nord-est, puis ont basculé nord-ouest. Des conditions bien plus favorables pour une traversée de la Manche vers les côtes