Le prion est à l'honneur quai de Conti, à Paris. Aujourd'hui et demain, l'Académie des sciences convie un symposium sur l'«Etat actuel des connaissances sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles», coorganisé par l'Académie des sciences du Royaume-Uni et l'Académie française de médecine.
L'événement est placé sous le signe du prestige, scientifique et politique. Une trentaine des plus éminents biologistes travaillant sur l'énigmatique protéine infectieuse à l'origine de la vache folle et de la maladie de Creutzfeldt-Jakob sont invités à présenter leurs travaux. Outre le Nobel américain, Stanley Prusiner, on entendra la fine fleur des équipes travaillant de chaque côté de la Manche sur les encéphalopathies spongiformes. «On», cela désigne les chercheurs travaillant dans ce domaine et quelques politiques: Lionel Jospin, Premier ministre, et Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la Recherche. Le cercle se ferme là. La presse n'est pas conviée. Cette manifestation ne saurait pourtant être confondue avec une de ces réunions de travail entre scientifiques qui ne font l'objet, légitimement, d'aucune publicité. Et qui ne convient, bien sûr, aucun ministre. Néanmoins, le symposium se tiendra à huis clos. Les journalistes se contenteront d'une «synthèse des travaux», vendredi matin, qui résumera en moins d'une heure... 25 présentations orales de vingt minutes. Ainsi en ont décidé les organisateurs.
La chose est contraire aux usages. Chaque année, des centaines de colloques,